Pour pouvoir imaginer des politiques d’atténuation et d’adaptation au réchauffement climatique efficaces, il est crucial de bien comprendre le phénomène, son ampleur et toutes ses conséquences. C’est ce à quoi s’attachent de nombreux scientifiques dans le monde. Notamment ceux de la Nasa, aux États-Unis, et du Copernicus Climate Change Service (C3S) en Europe. Leur spécialité : l’observation de la Terre. Par satellite mais aussi depuis le sol. Ils collectent ainsi une masse de données utiles aux chercheurs. Des données que ces deux services s’attachent aussi à rendre accessibles au public, sur les pages dédiées au réchauffement climatique de leur site internet respectif¹.

La planète à la loupe

La Nasa, par exemple, suit de près les signes vitaux de notre planète. La température moyenne, bien sûr, qui en 2023 était de 1,17 °C au-dessus de la période de référence 1951-1980. Et bien d’autres paramètres encore qui nous aident à comprendre tout l’impact des activités humaines sur le réchauffement climatique. À commencer par le taux de dioxyde de carbone (CO2) présent dans notre atmosphère. Il culminait à 426 parties par million (ppm) en juillet 2024, alors qu’il était tout juste de 400 ppm dix ans plus tôt. Il augmente en parallèle des températures. Tout comme le niveau de la mer qui a pris 10 centimètres depuis le début des années 1990.

La Nasa partage aussi des informations sur les dernières avancées technologiques mises en œuvre pour enregistrer tous ces signes vitaux. En octobre dernier, elle présentait ainsi un spectromètre embarqué à bord d’un satellite nommé Tanager-1. Un instrument capable de mesurer les émissions ponctuelles de gaz à effet de serre dans notre atmosphère. Ses premières images montrent un panache de méthane émanant d’une décharge du côté de Karachi, au Pakistan. Ce qui correspondrait, selon l’ONG Carbon Mapper, à une émission de plus de 1 200 kg de méthane par heure. Un autre panache au-dessus d’une centrale électrique à charbon en Afrique du Sud a trahi une émission d’environ 600 000 kg par heure, de CO2 cette fois.

Des vidéos de l’état de notre climat

Le C3S, de son côté, vient de mettre en ligne un nouvel outil interactif baptisé Climate Pulse et destiné à donner une image concise et précise de l’état de notre climat. Il est alimenté, presque en temps réel, par des données combinées de modèles météorologiques et d’observations venant de satellites, de stations météo et d’autres instruments de surveillance. L’application permet ainsi de visualiser – sur un graphique ou sur une carte – et de comparer les chiffres des températures de l’air et de la mer pour différentes périodes – un jour, un mois, une ou plusieurs années – et pour différentes régions du globe. Le tout de manière très intuitive. De quoi, par exemple, relativiser nos expériences du quotidien. Se rendre compte, par exemple, que si septembre 2024 a été plus frais que la moyenne des températures de la période 1991-2020 en France, la plupart des régions du monde ont connu, sur cette même période, des anomalies de température positives. Jusqu’à + 7 °C dans le nord du Canada ou l’est de l’Europe. Résultat, une température moyenne dans le monde toujours nettement au-dessus des niveaux préindustriels.

L’émission mensuelle « Climate Now », fruit d’un partenariat entre Euronews et Copernicus, est une autre manière pour le C3S de diffuser l’information relative au changement climatique. Avec la possibilité d’analyser les tendances et d’avoir un aperçu des dernières stratégies d’atténuation et d’adaptation. L’un des derniers épisodes s’interroge ainsi sur l’évolution des Alpes, parmi les régions d’Europe qui se réchauffent le plus rapidement. Une vidéo et un texte pour comprendre comment la fonte des glaciers risque de faire apparaître des substances nocives dans les rivières et de donner du fil à retordre aux industriels et aux gestionnaires de centrales hydroélectriques. De nous contraindre à fermer de plus en plus de sentiers de haute montagne, également. Et de finalement changer la couleur de nos montagnes…

1. science.nasa.gov/climate-change pour la Nasa et climate.copernicus.eu pour le C3S.