Le futur du transport sera électrique, notamment pour atteindre l'objectif de neutralité carbone d'ici à 2050, fixé par l'Union européenne. Les scooters et motos électriques, bien que concurrencés par les vélos et trottinettes avec batterie, commencent à s'imposer dans le paysage. Ils représentent 15 % des ventes de motos et de scooters neufs, soit presque 50 000 exemplaires achetés en France, en 2023. Ces deux-roues présentent de nombreux atouts. Dans la liste : conduite plus fluide et plus douce, pas de bruit ou de vibrations, pas d'odeur d'essence ni d'émission de particules, pas d'entretien coûteux et, pour les moins habiles, pas de risque de se brûler avec le pot d'échappement. Mais, pour faire le bon choix, plusieurs questions sont à se poser a priori : type de trajets, budget, puissance désirée, etc.

Permis de conduire

Les e-scooters ou e-motos de 50 cm³ (de 1 à 4 kW) qui ne dépassent pas les 45 km/h, adaptés à un usage en ville, peuvent être utilisés sur les voies publiques à partir de 14 ans, avec un brevet de sécurité routière (permis AM).

Pour conduire un véhicule à la puissance inférieure à 11 kW (soit 125 cm³ en thermique), il faut avoir 16 ans minimum et une formation spécifique, équivalente au permis A1.

Les autres catégories nécessitent un permis A2 (11 kW à 35 kW) ou A pour les plus puissants. Les marques ? BMW, Super Soco, Sur-Ron, Zero Motocycles…

Quelle batterie choisir ?

La plupart sont aujourd'hui équipés d'une batterie de type Li-Ion (lithium-ion) ou LiPo (lithium-ion polymère). Les modèles plus anciens ont des batteries plomb-acier, nickel-cadmium, ou encore nickel-hydrure métallique, toutes plus lourdes et encombrantes. Privilégiez une batterie dotée d'un système de contrôle électronique BMS (battery manager system) qui permet de gérer les charges et le refroidissement. Pour les moins de 125 cm³, optez également pour une batterie amovible qui peut être rechargée partout sur du 220 V. À défaut, prenez un modèle avec une batterie amovible additionnelle en option. Les fixes nécessitent de trouver une borne de rechargement, comme celle des voitures (comptez entre 4 et 7 heures de charge). Choisissez plutôt des marques connues : Samsung, Panasonic ou LG.

Un mode économique

Les engins thermiques consomment en moyenne 3 litres aux 100, soit 5 €, quand un modèle équivalent électrique vous coûtera moins de 1 € les 100 km. Cela permettra d'amortir le surcoût de l'achat.

Un achat coûteux

Il faut le dire, les deux-roues électriques sont plus chers que les thermiques. En cause, le coût de la batterie et des composants. Heureusement, les progrès technologiques et les incitations gouvernementales contribuent à gommer les écarts. Mais celles-ci sont clairement moins intéressantes que pour les automobiles.

Pour un scooter de 50 cm³, le prix varie de 3 000 à 4 500 € pour le milieu de gamme en électrique, et entre 2 500 et 3 000 € pour son équivalent essence. En élargissant le prisme et suivant les modèles et la puissance, il faut compter entre 2 000 et 9 000 € pour un scooter électrique. Les motos sont, elles, souvent plus chères. Urbaines ou sportives, pour le cross ou les routes tranquilles, elles peuvent atteindre jusqu'à 34 000 € pour une Harley-Davidson. Pour un modèle de Cake, il faut compter entre 3 500 et 14 000 €. Les KTM varient entre 4 400 et 13 000 €.

Des aides pour sauter le pas

Le bonus écologique s'applique aux deux-roues neufs et sans batterie au plomb. Son montant dépend de la puissance mais ne peut dépasser 900 €. La prime à la conversion est également possible si vous mettez à la casse votre véhicule pour en acheter un électrique, et que votre revenu fiscal est inférieur ou égal à 24 900 €. Son montant va de 100 à 1 100 €. Une surprime de 1 000 € peut être accordée si vous habitez ou travaillez dans une zone à faibles émissions de mobilité (ZFE-m).

Les villes et les régions peuvent également accorder des subventions. C'est le cas de l'Île-de-France qui aide les professionnels comptant moins de 50 salariés et ayant un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions d'euros par an. Le montant peut aller jusqu'à 1 500 €.

Moins de frais d'entretien

Sans courroie, ni carburateur, ni embrayage, les deux-roues électriques ont peu de pièces d'usure. Seuls les pneus, le système de freinage et le circuit électrique seront à vérifier. Le véritable souci concerne la durée de vie et le remplacement de la batterie. De nombreux facteurs affectent l'autonomie d'une batterie, comme le poids du conducteur, la température extérieure, l'état de la route, le style de conduite…

En moyenne, les batteries sont conçues pour résister aux 50 000 km. Si vous faites 40 km par jour pendant 5 jours, et ce chaque semaine, elle durera 6 ans environ. Certaines tiennent 10 ans. Preuve de leur robustesse, les garanties constructeurs vont de 2 à 5 ans. En vieillissant, la batterie sera autonome moins longtemps. Faut-il la changer ? On en trouve entre 300 et 2 000 €.

Un achat plus écologique ?

Moins bruyants, ne rejetant pas de gaz carbonique et de particules fines, les deux-roues électriques sont assurément bien plus écologiques que nos anciens à essence. Mais quid du recyclage des composants chimiques utilisés dans les batteries ? Aujourd'hui, des entreprises, associations et centres de recyclage offrent des points de collecte spécifiques. Corepile, Screlec ou encore Reneos sont parmi les principales. Leur mission est de trier les matériaux afin de pouvoir les réutiliser. Cela permet de garder près de 80 % des métaux coûteux et de limiter les nouvelles extractions minières.

Pour une démarche vertueuse, certains fabricants comme GC Moto Elec proposent également des batteries de rechange permettant d'allonger la durée de vie des engins.

Acheter ou louer ?

Pourquoi acheter quand on peut louer ? Pas d'engagement ou de contraintes techniques. En louant, vous économisez les frais d'assurance et d'entretien. Les loueurs professionnels sont de plus en plus nombreux. Unripe vous loue un équivalent 50 cm³ à partir de 118,60 € par mois. Club Scooter Location a des antennes dans plusieurs villes et propose de la courte ou longue durée. Les prix fluctuent de 45 € les 24 heures à 325 € le mois. Zeway affiche un premier prix à 145 € par mois pour un 50 cm³. Son truc en plus ? Des batteries qui se rechargent en 50 secondes et toutes recyclables.

Enfin, il existe des compagnies qui louent à la minute ou à la journée des scooters électriques en libre-service. Yego, Troopy ou encore Cooltra en sont quelques exemples. Le stationnement des scooters à essence étant devenu payant à Paris, cette solution est intéressante. Compter entre 0,33 et 0,39 € la minute selon l'opérateur. Des packs sont proposés. C'est le cas de Cooltra avec un prix à partir de 28 € les 8 heures dans la capitale. Idéal également pour les vacances. Casques et charlottes sont fournis.

Liberté de circulation

De plus en plus de villes ont délimité des ZFE-m pour lutter contre la pollution atmosphérique. La circulation de certains véhicules peut y être restreinte et conditionnée à une vignette Crit'Air. Le moyen d'y échapper ? Avoir un deux-roues électrique !

Et le contrôle technique ?

L'Europe impose depuis 2022 un contrôle technique pour les scooters et motos thermiques ou électriques. Usure des freins, état des pneus, fonctionnement des feux… Plusieurs points doivent être vérifiés, mais uniquement sur les véhicules de plus de 125 cm³ et ayant effectué 1 000 km depuis leur achat.

Opter pour le rétrofit

Un décret de 2020 permet la transformation d'un véhicule thermique en électrique. Solex ou encore Vespa retrouvent du prestige. Sans parler du Peugeot 103. Un kit est disponible pour transformer sa mobylette. Compter entre 349 et 2 049 € en fonction de son revenu fiscal. Peugeot Motocycles s'est également inspiré des lignes de la mythique mobylette pour mettre au point le projet SPx, un concept bike 100 % électrique qui devrait sortir en 2025. Les grandes marques historiques s'y mettent donc, Ducati ou Harley-Davidson avec sa LiveWire en tête. « Cette dernière est un concentré d'énergie qui marie le design et la technologie. La manette est réactive et son autonomie de 158 km. Je suis convaincu », explique Yvan, tourangeau et fan de la première heure.