Leurs comprimés sont minuscules et leurs colis conçus pour être glissés dans une boîte aux lettres. Mais cette fois, Aymeric Grange et Thomas Arnaudo, les fondateurs de 900.care, ont vu grand. Ils viennent de réussir une levée de fonds de 21 millions d'euros. Ils veulent que leur activité soit rentable en France cette année et s'attaquer à toute l'Europe. Leur start-up, lancée fin 2020, propose en ligne et sur abonnement des produits d'hygiène essentiels et innovants. Gel douche, shampoing, déodorant, dentifrice et liquide vaisselle sont vendus sous forme de comprimés. Mixés avec de l'eau dans un contenant en plastique réutilisable, ils se présentent ensuite comme un produit traditionnel.
Selon Aymeric Grange, ce principe a déjà séduit 90 000 abonnés. Depuis l'année dernière, les principales références sont fabriquées près de Saint-Étienne. Le reste est également français. « Cette usine est plus performante, compacte, avec une empreinte environnementale faible », explique le jeune homme. Cela a permis de faire baisser le coût de certains produits.
Aymeric Grange et Thomas Arnaudo, tous deux âgés de 34 ans, se sont rencontrés en prépa d'école de commerce à Lyon. Ils ont mené chacun de leur côté des activités entrepreneuriales ou de conseil et se sont retrouvés en 2019. « Nous avons constaté que le marché de l'hygiène marche sur la tête, explique Aymeric Grange. Les rayons de grande surface sont remplis de plastique à usage unique et l'on vend des formules qui contiennent parfois jusqu'à 90 % d'eau. C'est une catastrophe environnementale, à cause du plastique mais aussi du transport de ces émulsions pleines d'eau. Enfin, cela fait augmenter les coûts pour les clients : l'emballage peut représenter jusqu'à la moitié du prix. »
Les deux avancent que « dans dix ans, tout sera compacté ». Mais ils ne s'emballent pas. « Nous proposons des essentiels et nous luttons contre le superflu sans créer de faux besoins. Nous ne proposerons jamais une crème anti-âge », s'engagent-ils. Mais une crème hydratante, un après-shampoing et une pâte à dentifrice sont dans les tuyaux. « Nous sommes confiants car il n'y a pas de barrière technique pour ces produits », se réjouissent-ils.
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